Expédition Argentine randonnée handiski
Voyage : Expédition « Une équipe sans limite »
Date : Du 25 septembre au 3 octobre 2008
Lieu : Cordillere des Andes – Mendoza – Argentine
Projet objectif
Bastos paraplégique en fauteuil roulant forme une équipe pour l’aider à monter en Handiski tracté au Cerro el Plata (6000 m) dans la Cordillère de Andes en Argentine.
Cette aventure se fait en partenariat avec le Millet Expédition Project 2008
Ce Programme va nous aider à nous équiper et à organiser notre aventure.
Ils sont 6 montagnards pour l’accompagner.
Julie, Mathilde et Max qui travaillent en magasin de ski. Aurélien, Benjamin et Brice sont pisteurs secouriste.
Brice est guide de haute montagne et Benjamin en préparation du diplôme de guide.
Préparation des camps
Apres les aventures aéroportuaires (enregistrement compliqué et courses aux bagages) et nos premières 24 heures en Argentine,
nous nous sommes donc retrouvés au refuge San Bernardo (2800m) le vendredi 26 septembre au soir.
Grace au lieu, à l’accueil, à la cuisine et au feu de cheminèe, nous nous sentons chez nous.
Dès le samedi 27 septembre, nous preparons les premiers sacs d’affaires collectives (tentes, nourriture, rechauds, gaz, etc.) à porter au camps intermediaire (Piedra Grande, 3600m).
Nous laissons tous Bastos au refuge pour un premier portage pedestre dans le brouillard.
Aller retour au camps dans l’après-midi et diner royal (préparé par Cookie) au refuge.
Après 5 cm de neige tombée dans la nuit, Mathilde, Benjamin, Max, Auré et Brice chaussent les skis le dimanche pour un deuxième portage ( les affaires personnelles : duvet, matelas, doudoune, vêtements, etc) toujours dans le Brouillard.
Repos pour Julie et Bastos. Nous prenons notre dernier repas au refuge et profitons d’une nuit à la chaleur du feu de cheminée.
Départ de l’expédition – Cerro Del Plata
Depart 8h30 le lundi 29 septembre.
Bastos qui patientait au refuge depuis le début des portages, chausse enfin le châssis.
Première journée de beau temps, l’ascension jusqu’au camp intermediaire se fait en 3 heures.
Bonne suée pour tout le monde! Après une petite heure de pause au camp, nous repartons tous sans Bastos avec des sacs bien chargés pour le camp de base.
Plusieurs convois ( Benj, Brice en tête puis Auré et enfin Max, Mathilde et Julie), reliès les uns aux autres par radio, s’échelonnent dans les 800 mètres de dénivelée séparant les deux camps.
Les quatre garçons atteindrons, non sans mal, le Salto del Agua (4300 m); Julie et Mathilde calerons 200 mètres plus bas et laisseront sous les rochers les vivres et le gaz transportés.
Grosse fatigue. Tout le monde redescend en fin d’apres-midi au camp intermediaire face à la mer de nuage ancrèe dans le fond de vallèe.
Premier dîner sur camp intermediaire. soupe lyophilisèe et pâtes.
A 19h30, tout le monde rejoint son duvet, prêt à supporter une nuit à 3500m d’altitude.
Expédition jour 2
Levé du jour sur ciel bleu le mardi.
A 8h nous sommes tous réunis autour de notre rocher-cuisine pour le petit-déjeuner (= muesli + avoine + cacao + lait en poudre + eau chaude avec restes de pâtes de la veille).
Nous entammons ensuite le deuxième portage au camp de base ( affaires personnelles). Seule Mathilde redescendra rejoindre Bastos au camp intermediaire à la fin de la journée.
Brice, Auré, Julie, Max et Benj installent le camp de base (4300m) : terrassement à la pelle et montage de tentes. L’endroit est magique!
Nous avons vue sur la vallée d’un coté sur le Cerro El Plata de l’autre et nous sommes entourés de beaux sommets (auxquels nous songeons désormais, vu le faible enneigement du Cerro El Plata !
En effet, depuis le premier portage au camp de base nous avons commencé par renoncer au Cerro el Plata (6000 m).
Les portages nous usent physiquement et les sacs font entre 15 et 25 kg tous les jours, quand le lendemain les garçons doivent tracter Bastos sur la même distance, c’est beaucoup d’énergie à puiser.
Nous avons donc décidé collectivement d’arrêter les portages après le camp de base.
Un autre sommet à 5000 m (le Rincón, 5200 m) est possible sans monter de camp 1 ni de camp 2.
L’aller retour dans la journée est envisageable car cela nous éviterait de dépenser toutes nos forces à re-déplacer 90 kg d’affaires par jour et par camps.
En prevision de ce nouvel objectif, nous prevoyons une journée de repos et d’acclimatation au camp de base 4300m, le mercredi 1er octobre.
Pendant ce temps, Bastos et Mathilde reste au camp intermediaire a 3600m.
Nuit de tempête au camp intermédiaire
Seuleument, la nuit du mardi au mercredi est terrible. Un vent violent se lève vers une heure du matin.
Les tentes heureusement très résistantes (merci Millet!), et bien ancrées (merci les gars!) sont fortement secouées, tout comme nos nerfs.
Cela durera tout le restant de la nuit.
Nous sommes tous très éprouvés par les rafales qui s’enchainent et se durcissent au point que nous nous rhabillons tous à deux heures du matin pour être prêts à affronter le tempête si nos tentes cédaient.
Des vents de 50 a 80 km/h s’acharnent sur nos deux camps toute la nuit.
Les prévisions météo prisent en pleine nuit nous confirment que cela va durer et se renforcer encore 3 jours. Notre ascension quel qu’en soit le sommet, est définitivement compromise.
Fin de l’expédition – Retour au refuge
Apres briefing au Camp de Base, nous decidons unanimement que le risque est trop important : risques de destruction de nos tentes et materiel, ainsi que risque de gelures.
Nous nous sentons impuissants face à cet élément trop violent : la montagne alliée avec le vent a une fois de plus été plus forte.
A 7h30 après quelques heures à peine de sommeil, nous démontons donc le camp de base sous des rafales de vent encore plus violentes, au point de ne plus tenir debout.
En moins de 2 secondes, l’une de nos tentes se fait embarquer par le vent et se retrouve à plusieurs centaines de mètres.
Il faut redescendre à 5 et en une seule fois l’équivalent de 2 journées de portages à 6 .
Tout le monde se retrouve au camp intermediaire la mort dans l’âme .
Il faut renoncer à notre ascension tandis que le vent nous souffle continuellement dans les oreilles.
Tant de portages et d’énergies dépensées pour qu’il nous en coûte de tout redescendre quatre jours plus tard sans même être monté avec Bastos au camp de base.
Nous sommes tous deçus car jusque là tout le monde s’était donné à fond, tant physiquement que mentalement.
Nos portages nous avaient permis d’être très bien acclimates et on y croyait !!
La descente au refuge est d’autant plus difficile que les sacs sont très lourds, l’eau manque, et le brouillard se rajoute au début de tempête et au manque de neige.
Nos nerfs sont à bout.
Arrivés au refuge, nous nous réconfortons de bière et de coca, essayant de chasser et de cacher amertume et déception.
Cerro Los Arenales
Levant les yeux sur les faces alentours, nous envisageons de torcher le lendemain le cerro Los Arenales 3415 m, une belle combe de neige dans des pentes à 30 / 35 º.
Le vendredi 3 octobre, malgrè la fatigue accumulée nous sauvons notre expédition ainsi que le moral de l’équipe.
Bastos utilise le chariot conçu pour faire les approches jusqu’à la neige.
Et nous prenons du plaisir sur la descente.
Les affaires restées au camp intermediaire sont récupérées par les gars en fin d’après midi, à l’exception d’une tente arrachée dans la nuit par des vents encore plus violents que la veille (120 km/h en rafale).
La pertinence de notre décision d’arrêter notre expédition s’en trouve confirmée.
Le festin du soir, une orgie de viande cuite aux braises (asado argentin), conclue cette belle journée.
Julie, Mathilde, Bastos, Aurè, Benj, Brice et Max.
Vidéo de l’ Expédition Argentine randonnée handiski
Diaporama
handiexpé Argentine par MagicBastos
Magic Bastos trip
Destination précédent : Portugal
Prochaine destination : Etats-Unis (Aspen)
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