Premier Derby de la Meije handiski

Premier Derby de la Meije handiski

Evénement : Derby de la Meije

Villes : La Grave

Date : 5, 6 et 7 avril 2007

Photos : Julie, Max et Auré

Texte : Julie

Participants Magic Bastos

Bastien Perret

Surnom : Bastos

Palmarès : En 2003, Bastos est 24ème sur 237 participants dans la catégorie snowboard. En 2004 il est 15ème sur 209 en snowboard. En 2005,  18ème sur 137 toujours en  snowboard

Equipe : Magic Bastos

Catégorie : Autres engins (handiski)

Dossard : 901

 

Aurélien Laurent

Surnom : Auré

Palmarès : En 2006 il est 127ème dans la catégorie ski

Equipe : Magic Bastos

Catégorie : Ski

Dossard : 266

Julie Perret

Surnom : Rouliette

Palmarès : 1ère participation

Equipe : Magic Bastos

Catégorie : Snowboard

Dossard : 902

Maxime Gautier

Surnom : Mam’s

Palmarès : 1ère participation

Equipe : Inscrit en individuel mais accompagnateur Magic Bastos

Catégorie : Snowboard

Dossard : 640

Chronique d’un défi annoncé

 

Mercredi 5 avril: Le départ

15h45: Macot. Départ de Bastos avec son fourgon aménagé pour la Grave. Interception du FTT à Grenoble. Nuit dans le camion VW sur le parking de la Grave.

18h40: Saint Martin de Belleville. Départ de Max Direction Lyon pour la soirée et pour la nuit.

20h: Moutier. Départ de Julie et Auré descendus de leur station respective (Ménuires et la Plagne). Direction Grenoble.

 

Jeudi 6 avril : La reconnaissance

Météo: Ciel parfaitement dégagé, soleil chaleureux

Départ de Grenoble à 8h30 pour Max, Julie et Auré.

Arrivée à la Grave prévue à 9h30

 

« On s’équipe, Max gratte le fart de son swalo, passage de crème solaire et on rejoint Bastos qui a passé la nuit dans son transporter Volkswagen sur le parking au pied du téléphérique.

 

1ère étape

Bureau des inscriptions. Récupérer son dossard et les forfaits.

Bastos obtient le dossard n° 901 et le 902 pour sa soeur. Ils partirons le lendemain à 9h30, tandis qu’Auré est convoqué à 7h40 avec son dossard 266 et à 8h40 pour le 640.

Plus de 920 dossard annoncés. Au classement général, il ne reste que 841 coureurs, toutes disciplines confondues

 

2ème étape

Rassembler les équipements et se présenter à la gare de départ du téléphérique de la Grave.

« L’équipe des remontées mécaniques est tout aussi sympathique qu’efficace. Pourtant Bastos, n’est que le deuxième handiskieur à affronter le massif de la Meije. »

 

 

3ème étape

Sur le quai. Transfèrt du fauteuil roulantau châssis. Auré et Max épaulé par le personnel des RM (Remontées Mécaniques) chargent Bastos et son châssis dans une cabine. Le fauteuil roulant restera en bas toute la journée.

« Nous voilà parti pour le sommet »

 

« Un changement de cabine et 2 tires-fesses plus loin, nous nous trouvons à 3550m d’altitude, là où le départ du derby aura lieu le lendemain. L’objectif de la reconnaissance est d’appréhender le terrain, la neige et de choisir son parcours ».

 

Car le derby consiste à faire partir les coureurs 10 par 10 à un point de départ et chacun doit se débrouiller pour arriver le plus vite possible sur la ligne d’arrivée.

Le seul passage incontournable, c’est le grand schuss du départ et le faux plats de 50 mètre qui suit.
Après ça, tout (ou presque) le domaine est bon à tracer, du moment que l’on gagne du temps.

 

4ème étape

« Pour le premier run de la journée, on décide de tirer vers la droite après le plat et P2. Ca n’est sans doute pas le passage le plus direct pour l’arrivée, mais en condition de neige et en largeur de terrain, ce sera sans conteste le plus évident.

On prend le temps de checker le terrain et de bien choisir les passages.

La neige n’est plus vraiment fraiche, par conséquent, la pente est devenu un vrai terrain miné de bosses du fait des innombrables passages…

« Attention au Verglas!! »

Fin du premier run. C’est décidé : Bastos et Julie passeront par là pour la course. Max et Auré pourront plus facilement prendre des voies plus engagées. Pour eux, le temps est compté et il faudra gagner un maximum de secondes, voir de dixième de seconde.

 

5ème étape

Rejoindre P1 (gare intermédiaire du téléphérique) pour une nouvelle remontées et un deuxième run de reconnaissance. La neige se fait plus rare dans la descente entre l’arrivée et P1.

Passage délicat dans la forêt sur un terrain boueux et jonché de pierres apparentes.

Nombreux sont les riders de passage qui propose un coup demain pour tirer, hisser et pousser Batsos sur les plaques de terres et d’épines.

La bonne humeur de la Grave c’est aussi ça : de la solidarité et du respect.

6ème étape

Retour au sommet. « Cette fois, on engage davantage dans le shuss et on mesure la distance tenue sur le plat. On commence déjà à se mettre dans les conditions du derby ».

Seulement plus bas, il y a l’attente. Bastos se fait happer par les interrogations des nombreux skieurs venus en repérages. « Tu fais le derby demain ? »…

 

Des « bravos » et des « félicitations » à chaque virage. « C’est très touchant mais question entraînement, ça ne nous fait pas beaucoup avancé ».

Au final, Julie et Bastos trouvent le moyen de se perdre. Pendant que Max et Auré les attendent quelques mètres plus bas, ils s’engagent sur un chemin trop excentré qui les emmènera à P2, loin de l’arrivée prévue.

« Tant pis ! On redescend directement à la Grave. Les RM, toujours dans une humeur fantastique, charge Bastos et me donne un sacré coup de main. »

Il est 16h30. C’est l’heure d’un grignotage bien mérité. « Auré et Max nous rejoignent ensuite au fourgon et on s’enfile un gros pain de campagne accompagné de reblochon, saucisson, jambon et autres fromages régionaux.

18 heures : Briefing des organisateurs sous le grand chapiteau . Mise en garde, sécurité, règles de conduite… Le ton de la bonne humeur est donné.

19 heures. Après quelques bavardages, il est temps de s’organiser. Logistique de la soirée : acheter de quoi manger avant la fermeture des commerces de la Grave et filer à Hyères, un village situé quelques kilomètres plus haut où un gite prêté par des amis de Max nous ouvre ses portes.

« Un adorable gîte aux 18 couchages en lits superposés avec vu sur les sommets du parc des écrins. »

Ambiance pâtes sauce créole et compote de pomme.

Max et Auré décident de retourner boire un verre à la Grave.

Il est 22h, après une grosse journée de glisse et un réveil prévu à 6h le lendemain, Bastos et Julie décident d’aller se coucher directement.

 

 

 

Vendredi 7 avril : La Course

Derby de la Meije handiski 2007

 

Levé 6h30. Auré est convoqué à 7h40. Le temps de vider les lieux, de redescendre et de s’équiper, nous voila tous les 4 au pied de la Meije.

Grand beau ciel bleu. La journée s’annonce réussie !!

Des centaines de riders défilent à l’entrée du téléphérique avec leur dossard numéroté. Des déguisements insolites, des engins de glisses singuliers, des sourires sur les visages : c’est Carnaval !

Bastos choisi finalement de prendre ses Rossignol Scratchs au lieu de des Rossignol B4 car il est plus confiant et a davantage l’habitude de skier sur ses « Back Country ».

Désaffutage des carres et préparation de l’équipement.

 »

Deux heures s’écoulent sur le parking, on a vu Auré et Max partir, c’est notre tour de monter »

 

9h30. « On se présente comme convenu au départ du téléphérique. Le chargement du châssis et de Bastos, n’ont plus de secret pour les RM. Arrivé à P2 (gare du haut avant les 2 tires fesses), on se pose au bord du chemin pour voir passer les coureurs en fin de plat. Encore une bonne heure d’attente à guetter le passage d’Auré qu’on fini par manquer.

L’ambiance est chaleureuse et le soleil aussi. Petite sieste sur les genoux pour Bastos, café en terrasse pour moi puis on décide de monter au sommet ».

11h30. »Après une petite descente d’échauffement, on retrouve Auré qui a fini son run. Il pense que ça ne s’est pas trop mal passé et bonne nouvelle: l’organisation est d’accord pour qu’il suive Bastos, à titre d’accompagnateur. »

11h45. L’heure du départ approche. Séance photo et échauffement…

« Sur la même ligne de départ que nous, il y a l’équipe des Blues Brothers. Trois grenoblois équipés de deux grosse enceintes que l’un d’eux porte sur les épaules.Ils sont déguisés et d’une humeur fantastique. La bande sonore des Blues Brothers défile, on partira sur un air pour le moins enjoué : « Everybody, needs some body »

« Tout le monde se dandine et ri. Belle ambiance. »

11h50. Dossard 900 à 909 sur la ligne de départ. Les organisateurs sont encourageants et soutiennent chaque participant. Les Blues Brothers donnent le ton… « Everybody, needs… ». GO !

 

Le chrono est lancé, il faut maintenant tout donner.

Le schuss est long et les distances entre les uns et les autres se créent déjà.

On a perdu le son des Blues Brothers et Bastos, aidé de ses 20kg de châssis file comme une fusée. Auré le suit de près.

Moi je le perds vite de vu. Sur le plat, comme tous les snowboarder, je suis obligé de déchausser pour pousser sur ma jambe arrière.

C’est là ou je perds le plus de temps. Après ça, impossible de rattraper Bastos. Il arrive avant moi… La honte !! »

Tout le long de la descente, Auré veille sur Bastos et l’encourage: « allez, allez !! »

Passage des bosses, du verglas, des faux plats, des schuss, virage à droite, virage à gauche, on enchaine, on ne perd pas de temps… Pas question de s’arrêter; penser à respirer, filer au bon endroits, amortir, mesurer sa vitesse et sa trajectoire, se concentrer sur le terrain, ne plus penser à rien d’autre que d’atteindre au plus vite la ligne d’arrivée.

Max est en bas, à l’arrivée avec la centaine d’autres coureurs qui sont déjà passés. Ils attendent et applaudissent les nouveaux arrivants.

Max: « Je suis en contrebas et je sens une rumeur monter. Bastos n’est pas encore dans mon champ de vision que l’acclamation est déjà lancée ! Lorsque Bastos passe ensuite la ligne d’arrivée l’ovation est totale »

19° derby de la meije 2007

Arrivée chaotique pourtant… La dernière ligne droite est pleines de bosses. Bastos, pas froid aux yeux, tente le schuss.

Derrière la ligne d’arrivée, sous une avalanche d’applaudissement, il tombe.

Mais le temps est là : 13 minutes, 47 secondes et 70 dixièmes. « Remarquable » dira le Figaro dans l’édition du lundi.

D’auré, de Max ou de Bastos, on ne saura lequel est le plus ému… Bastos sans doute.

J’arrive une minute et quelques secondes plus tard.

Je rejoins Bastos et Auré quelques mètres après la ligne d’arrivée. Sous son casque intégral, je croise le regard illuminé d’émotions de mon frère. »

A peine remis, il faut songer à redescendre car le retour au boulot est est pressant pour Julie, Max et Auré.

Après le félicitations personnelles envers Bastos de la part de quelques touchants coureurs et une petite interview face caméra, c’est reparti !

 

Direction P1 puis descente en cabine à la Grave.

Là encore, la solidarité est unanime. Tout le monde applaudi, laisse passer le châssis, porte le matériel d’Auré et de Max qui soulève Bastos et le charge dans une cabine.

« Petite goutte de Genep’? » propose Max une fois installé. Banane séchées, pâte d’amande et fiole de génépi… Un festin de fortune mérité après un derby bien animé.

 

13h30. Parking du bas. L’échéance du départ des travailleurs du vendredi après midi est déjà dépassée. Changement et chargement express… Départ précipité!

« On ne profitera même pas de cette belle après midi, du repas en commun de tous les coureurs, du grand moment de la remise des prix ni de la soirée, du concert de Raoul Petite sous le chapiteau et de la bonne humeur de la Grave!! C’est dur… »

Bastos n’est pas si pressé. Ni sa caisse des Remontées mécaniques de Plagne village ni ses collègues ne l’attendent.

Il en profite donc pour rejoindre le banquet des participants et déjeune en compagnie de nom, l’attachée de presse du derby et du journaliste du figaro (qui fera paraître une colonnedédié à Bastos dans son article sur le derby).

Le déjeuné s’étend et bientôt c’est l’heure de la remise des prix.

18h.

Les centaines de coureurs se rassemblent sous le chapiteau pour la grande messe des résultats et le verdict du podium.

Les temps records et le palmarès sont impressionnants. Ceux qui arrivent premiers dans leur catégorie sont déjà des dieux de la glisse. 4’56’65 est le meilleurs chrono (Olivier Meynet, dossard 571) ; impossible de s’imaginer comment atteindre l’arrivée en si peu de temps…

Annonce de nom au micro :« Mais le grand vainqueur de cette course… » et un tourbillon d’émotion, un torrent d’applaudissements, deux minutes d’ovations non-stop. Bastos est issé sur le podium. Ses mains tremblent, sa gorge se noue, ses yeux brillent ; c’est lui le « vainqueur à l’applaudimètres » (cf l’article du figaro).

19° derby de la meije 2007

« Il n’aurait pas fallu qu’on me tende le micro parce que j’aurais été incapable de dire trois mots », avoue t-il ému.

La reconnaissance est ultime. Bastos sera le premier à avoir participé en fauteuil ski au fameux Derby de la Meije.

L’an prochain, c’est sûr, beaucoup d’autres paraplégiques suivront ses traces. En attendant, l’accueil des organisateurs a été exemplaire, les encouragements du public formidables et les souvenirs resterons émouvants à jamais.

Ils ont été admirables…

Auré, Max, Julie, l’incroyable Nanouche, Franky, Gaëlle et tous les autres de l’organisation du derby de la Meije, le personnel des remontées mécaniques de la Grave, le comité Handisport de l’Ardèche pour le FTT, Patis et Nico, Emilie et Serge pour le gîte, tous les participants du derby, Rossignol, Julbo et ceux qui n’ont pas pu être là…

Mais aussi et surtout BASTOS !!!

 

Vidéos

Magic Bastos Handiski

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